La carrière juridique et politique de Simone Veil

C'est en 1945 que Simone Veil intègre la faculté de droit de Paris, où elle obtiendra une licence. Elle sera admise ensuite à l'institut d'étude politique. Elle décidera d'abandonner sa carrière d'avocate afin de se présenter au concours de la magistrature en 1956. Sa réussite lui permettra d'occuper le poste de haut fonctionnaire au ministère de la Justice. Elle sera chargée des affaires judiciaires pour l'administration pénitentiaire. Elle jouera un rôle important lors de la guerre d'Algérie en rendant possible le retour en France de plusieurs prisonniers que l'on soupçonnait d'être exposé à de mauvais traitements, en parallèle de quoi elle se battra pour les conditions carcérales féminines et les combattantes de la guerre d'Algérie. Elle occupera ce poste jusqu'en 1964, date à laquelle elle se voit confier les affaires civiles. Finalement, elle deviendra secrétaire générale du conseil supérieur de la magistrature en 1970.

C'est en 1974, après l'élection de Valery Giscard d'Estaing, que Jacques Chirac lui confiera le poste de ministre de la Santé. Cette même année, Simone Veil permettra le remboursement de la pilule contraceptive par la sécurité sociale. Une action qui remise dans le contexte de l'époque représentait une grande avancée quant à l'indépendance de la femme dans la société française. Une indépendance qu'elle renforcera en obtenant la dépénalisation de l'avortement. Son combat pour les droits de la femme lui vaudra à plusieurs reprises des menaces de l'extrême droite.

Elle quittera finalement le gouvernement en 1979, suite à la victoire de l'UDF dont elle tête de liste aux premières élections européennes. Elle sera élue présidente du gouvernement européen la même année, ce qui lui vaudra de recevoir en 1981 le prix Charlemagne.

Simone Veil sera de nouveau appelée à occuper un poste de ministre, plus précisément celui de ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville en 1993 sous le gouvernement d'Edouard Balladur. Elle restera en poste jusqu'en 1995. En mars 1998, elle intégrera le Conseil constitutionnel qu'elle ne quittera qu'en 2007. Soumise au devoir de réserve, elle disparaitra peu à peu du paysage politique et médiatique français, jusqu'à la sortie de sa biographie en 2007. En novembre 2008, elle est élue à l'Académie française. La même année, elle devient présidente du Conseil de direction du Fonds pour les victimes de la Cour Pénale internationale avant d'être promue Grand officier de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy en 2009.